mercredi, avril 26, 2006

Ils m'ont visité... Chronique en Image

Voici une petite galerie photos en guise de remerciement à ceux qui ont eu l'idée éclairée de me visiter dans mon chaos cairote :

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L
es premiers sont venus de Palestine, pour Noël, mais comme ils sont passés en mon absence, je n'ai pas pu capturer l'image de leur présence. Au fait, Clémence et Guillaume, merci pour la couverture : elle est deux fois plus douce que celle que j'utilisais au début de l'année... et surtout un peu moins laide.


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Se sont mes parents que j'ai retrouvés avec joie, en février, ballotés par le Nil à Louxor, puis lors de mondanités cairotes; constamment menacés par le génie transgressif de l'adolescence dont faisait preuve la poignée d'élèves qu'ils accompagnaient, le séjour fut trop court pour que j'en profite, mais peut être assez long pour leur donner une petite idée de mon environnement.

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Dans la foulée, c'est Sarah, en invité surprise qui m'attendait chez moi avec son ours mystique d'Afghanistan (Matthieu, je suis confus, j'ai oublié le terme persan pour dire mystique-soufi-bienheureux, cela dit le qualificatif que je t'ai trouvé est tout aussi affectueux) à mon retour de Haute Egypte... "Allo, Beltram ? j'suis chez toi... t'es où là ?"... Sacré Sarah !
Résultat on se retrouve avec Olivier * (et oui, encore un ancien de Daniélou...) à parler des raisins secs et de l'opium Afghan, au Caire, autour d'un mauvais thé anglais.

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Puis Martin, en lonesome cowboy, est venu arpenter les rues du Caire à mes côtés. Longues marches de nuit, jus de fraise et ta3mmeyya, cheval à Saqqara, discussions mouvementées... On a refait le Monde, réinventé la France et réformé l'Egypte. On s'est surtout refait une nouvelle amitiée, malgré la fatigue et l'emploi du temps chaotique... Sachez qu'un paresseux français en Egypte n'en fait pas davantage, mais se fatigue certainement plus vite. Enfin... ne nous hasardons pas à une théorie des climats, parce que, je vous assure, je n'attends pas les grosses chaleurs pour ne pas travailler.


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Après les tempêtes de sable de février et les giboulées orageuses de mars (si, si, je vous assure... il paraît que le temps n'a jamais été aussi hasardeux, aussi apocalyptique, certain diraient même aussi chaotique), ce sont les amis d'hypokhâgnes qui déferlent sur Garden City. Mais de quoi se plaint-on : je croule sous les averses de chocolat, de lindt ou de Galak, et je me noie dans les pain-beurre (salé s'il vous plaît)-fromage, tandis qu'une grêlée de charcutaille complète ce déluge de délices. Augustin, Charlotte et Caroline, merci, mille merci : je faisais hier encore, grâce vous, une nouvelle orgie, et je puis ainsi, maintenant que vous êtes partis, adoucir dans le brie mon amère nostalgie (certes, il n'y avait pas, dans les fromages, de Brie, mais il me fallait une rime interne en "i" pour achever ce vers parfaitement bancal).


Il y eut d'abord le crapaud fusée (comprendre la mosquée Mohammed Ali, dont l'esthétique de la disproportion n'est pas si séduisante), puis Ibn Tulun... éternellement Ibn Tulun... où il fait si bon flâner tant l'air y semble plus pur. Paisible poumon divin au coeur du brouillard cairote. Musulman ! juif ! bouddhiste ! chrétien ! ou même toi l'athée ! Tu trouveras ton Dieu dans la majestueuse simplicité de cette vieille mosquée. Bref, après m'y être rendu quatre fois en une semaine, je suis loin d'être lassé, et j'attends avec impatience vote visite pour y refaire un tour. Que de minarets dressés, et de mosquées désertes ! Mais attention, chacun a un son différent lorsque résonne l'appel des Muezzins, et aucune n'est pareille à une autre...






Puis nous nous sommes perdus au beau milieu du زكرَِِِِِ (zikr: chant mystique fondé sur la répétition du nom de Dieu, généralement accompagné de balancement du corps ; ici, il rythme la procession des confréries soufies du Caire) de mouled (fête de la naissance du prophète, à ne pas confondre avec milad : Noël).

A quelques pas de là, dans la mosquée El Azhar, les enfants font des galipettes sans complexe devant les conciliabules théologiques de leurs ainés barbus. On est loin de l'ambiance parfois un peu glaçante de nos églises de France... Et puis, regardez moi ces murs carrelés de la Mosquée Bleue ! Chacune de ces visites furent pour moi une façon de réapprendre à aimer une ville un peu usante.
Le Caire islamique est ce qui donne sens au gigantesque amas de béton et de chair qui l'environne. C'est l'âme d'une ville qu'il faut chercher en marchant, de jour et de nuit, alors que la poussière vous colle aux pieds entre les lanières trop lâche de vieilles sandales de cuir. En grattant un peu derrière la crasse les détritus et le patin des ans se dévoilent des trésors de beauté. Le bijou, parmi tous ces chef d'oeuvres, c'est Charlotte qui m'a aidé à le découvrir, avec Caroline, alors qu'il se cachait dans son écrin de cendre : la mosquée de Qayt Bay, au coeur de la Cité des morts. Je n'ai malheureusement pas de photo à exposer, car c'est charlotte qui était à l'oeuvre. Mais elle reste ainsi un mystère, auquel vous ne pourrez communier qu'après un pélerinage. Pour les consommateurs profanes tapez "Qayt Bay" sur Google, et vous serez servis : bienvenues sur le fastfood de la culture...

MacGoogle mis à part, passons à la suite des festivités : "Welcome to Dahab..."

Ce nom m'aura fait rêver toute l'année, puisque cela fait parti des lieux privilégiés où l'on peut se retirer afin de se délasser dans un cadre de rêve, avâché contre un tronc de palmier, à siroter un jus de melon, tandis que face à nous, de l'autre côté du golfe, les montagnes d'Arabie Saoudite se voilent de toutes les couleurs. Vous imaginez ma joie à l'idée d'y emmener mes bons amis de St Cucufa. Mais tout cela, c'était avant que Dahab ne deviennent synonyme de cauchemard, après qu'un triple attentat a frappé sa corniche. Caroline et moi y étions l'avant-veille, et je décidai après quelques hésitations de raccompagner la jeune urbaniste au Caire, afin la mettre dans son avion (pour finalement l'abandonner à la dernière minute...). Grand bien m'en a pris, et merci Caroline, car les trois explosions qui ont touché un hotel, un restaurant et mon supermarché préféré (vos bananes, Caroline et Augustin, je les avais achetées là bas...), ont fait au moins 18 morts, et 62 blessés. Cela dit je connaissais une vingtaine de personnes qui y étaient, et pas une ne fut touchée. Un gros choc psychologique tout de même pour un certain nombre d'entre eux. Je vous passe les détails. Certains ont décidé de rester et me disent que la vie y reprend son cours : de nouvelles expéditions pour le désert où les côtes de corail sont montées, de nouveaux cars de touristes affluent, et l'insouciance reprend ses droits, dans un lieu où l'on vient et l'on paye, après tout, pour oublier son stress. Notre grand Jimmy du Penguin devra cacher ses larmes amères sous son chapeau de cowboy, pour séduire une nouvelle grappe de touriste. C'est de sourire qu'il vit, après tout.

Pourtant j'espère que ce sont des images plus riantes que vous gardez en tête.



En voici quelques unes : Caroline, au petit
déjeuner en plein bain de soleil;







Jean, prêcheur dominicain, hésitant à troquer son froc pour une panoplie de pêcheur dominicais (il a déjà la chemise hawaïenne);






Augustin, se vengeant sur Caroline de ce que j'aie nagé avec une superbe tortue de mer, tandis qu'il se prélassait au soleil (il fallait bien que je trouve un moyen de parler de cette tortue, tout de même !);






et enfin... les montagnes...






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* Olivier Bonnel, journaliste pigiste en freelance, écrivain à ses heures (si si, Olivier, ne fais pas le timide) mériterait une rubrique entière, mais à défaut il me fallait au moins lui consacrer une astérisque (en revanche, cher camarade, ne compte pas sur moi pour écrire ne serait-ce qu'une seule ligne sur tes deux très beaux chats) !

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